vendredi 7 décembre 2012

Toulouse - Lyon: jusqu'au bout de l'effort

Le dernier des Avengers
Dans la douce froideur automnale, l’effervescence grandit dans la ville rose. La foule, comme animée d’une passion commune, se dirige dans la même direction. Venant tant de la rive gauche que de la rive droite, tous n’ont qu’une destination: l’île du Ramier. En effet, le parc des expositions abrite ce jour le salon des arts rupestres du pays cathare, une exhibition à ne manquer sous aucun prétexte.

De l’autre côté de l’île, tandis que quelques cinquantenaires à l’allure suspecte sortent des fourrés du bois, c’est un autre spectacle qui se prépare en l’enceinte mythique mi-comique du Stadium.
Au milieu des supporters lyonnais, quelques supporters toulousains de la région ont tout de même fait le déplacement. Le capitaine Zébina a même mobilisé les pensionnaires de sa maison de retraite des Derniers Soupirs pour venir soutenir les Violets.

A l’approche du coup d’envoi, la pression monte. L'opération "Vieux Supporters Citoyens" est un succès : les claquements des dentiers supplantent vite les chants lyonnais. Pendant qu’Olivier Blondel tente de contrôler ses émotions par quelque prière vaudou, Jean-Daniel Chapi Chapo cherche désespérément une borne Vélib pour se garer. En désespoir de cause, il l'accrochera à une caravane merguez-kebab. Il ne le retrouvera plus. Blondel sera particulièrement attristé par cette disparition.


Le coup d’envoi est donné. Le capitaine violet, associé à Abdennour en défense centrale, arbore sa plus belle minerve. Ils seront entourés par Aurier, dit le marathonien, et Mbengue, le tranquille. Capoue installera cette fois son transat au milieu du terrain. Devant lui officieront Caliméro Tabanou et Moussa Sissoko, accompagnés par le trio de poche : Didot, Regattin et Ben Yedder. Akpa Akpro prend place sur le banc, pour couvrir tous les postes.

"Uuuuuuurrrghhh"
 Dès les premières minutes, l’entraineur lyonnais est furieux. En effet, Rémi est sur ses gardes et il crie à Malbranque: « Sus à ces branques », consigne qui sera mal comprise et contraindra Moussa Sissoko à le remettre à sa place, en lui indiquant néanmoins discrètement la direction du petit bois qui longe le stade.



A la 20ème minute, après un début de match équilibré, Gourcuff a finalement fini d’ajuster sa coiffure. Il passe alors en revue la défense toulousaine. Capoue, effectivement plongé dans une revue (« Envies d’Ailleurs »), ne sourcille pas. Pendant que Zébina revient défendre en boitant, Gomis hérite de la gonfle. La panthère fait face au tigre d’Istanbul. Il ne passera pas.

La contre-attaque s’organise et Sissoko, aux 40 mètres, tente un lob sur Rémi Vercoutre d’une frappe terrible, tellement au-dessus qu’elle repart en arrière et finit par tromper Blondel, qui se remettait encore de ses émotions de la dernière action.

Casanova, se faisant violence, lance ses troupes à l’attaque. Mais le Téfécé retombe dans ses travers. En pointe, Wissam ne semble pas très en forme. En effet, le Shanghai organisait hier soir la soirée Culture Beat, gratuite pour les gros seins. De son côté, Sissoko essaye d’attirer l’attention des émissaires du CSKA Tchernobyl, venus superviser Firmin, en tirant dans leur direction. Tous ces ballons feront le bonheur des vigiles de la piscine Nakache. Pour subvenir à l'ennui, les écrans géants rediffusent d'anciens épisodes d'Un Gars Une Fille.

A la 38ème, pendant qu’Abdennour harangue ses troupes, Lissandro est lancé en profondeur et contourne Zébina, en train de se masser le mollet couché dans la surface. Blondel ne parvient pas à enchainer une cinquième parade de classe mondiale, et les Violets encaissent un second but. 0-2.

L'effectif de l'EFV Castanet-Tolosan au complet
À la mi-temps, le challenge Gérontofoot, qui oppose l'AS Derniers Soupirs 1907 à l'Entente Fin de Vie Castanet-Tolosan, fait rage. En jeu: un fauteuil roulant JD Promotion/Nicopatch.

Au détour de la buvette, nous rencontrons Alain Giresse. L'ancien technicien qui, par le passé, avait guidé le TFC vers les sommets (sic), n'est plus que l'ombre de lui-même. "Chiquito" - comme le surnomment ses compagnons d'infortune du campement SDF mitoyen, empeste l'alcool. "Vous direz à Casa qu'on lui réserve une place près du feu", nous dit-il, moqueur, avant de perdre connaissance. Il sera évacué par les enfants stadiers - nouvelle opération citoyenne du président Sadran.

La 2ème mi-temps débute. Capoue, qui souhaite s’économiser pour le prochain match de l’équipe de France (prévu pour mars 2013) et Zébina (blessé au dos, aux jambes et à la tête, alouette) ont été remplacés par Pantxi Sirieix et Issiaga Sylla, recrue exotique et économique du dernier mercato. En effet, Yago est suspendu jusqu’en septembre 2015 pour un tacle au pubis sur un des membres de la commission de discipline, lors de son dernier passage à la LFP.

Sylla, dès son entrée sur la pelouse, est poursuivi par la police d'un but à l'autre. "Ses papiers ne sont pas vraiment en règles...", nous confiera Braaten, l’air goguenard. En marge de la rencontre, des affrontements éclatent à la Bodega du Tef: Firmin lance sa manette de PS3 sur Vidal qui jouait la montre afin de "gagner du temps de jeu". Bangre observe la scène d'un œil abstrait.

Sur le terrain, le beau basque s’associe au charismatique breton pour remobiliser la jeunesse dorée toulousaine et, contre toute attente, c’est un succès. Les attaquants toulousains font feu de toute part et le match prend une toute autre tournure.

Le but lyonnais est assiégé. « C’est fort Alamo !! » se félicitent les Indians.
Sissoko multiplie les frappes au-dessus, alors que Didot enchaîne les reprises de l’épaule, sans pour autant inquiéter Remi Vielle Croûte. C’était sans compter l’arrivée de Fodé Mansaré qui commence son échauffement sur le bord du terrain. Oublié à l’infirmerie depuis 2 ans, il est enfin rétabli. Les gones, décontenancés par les dreadlocks du fier guinéen, leur ancien bourreau, sont pris en défaut et Régatine réduit la marque : 1-2.

Mansaré souhaite entrer en jeu

Le Stadium exulte. Wissam rejoint les supporters pour faire la fête avec eux et sous la pression de ses nouveaux amis, il projette un fumigène qui finit par atterrir sur Pantxi Sirieix, dont les cheveux d’ange prennent instantanément feu. Stupeur puis hilarité dans les travées du Stadium.

Furieux, il intime à Casanova d’effectuer le changement. Malheureusement, Fodé, en s’échauffant, s’est blessé de nouveau : double rupture des ligaments croisés avec fracture des deux genoux et du talon d’Achille, assortis de 3 mois de sursis. « Son pronostic vital est engagé », annoncent les brancardiers supporters d’un ton désabusé. Le Stadium, uni comme un seul homme (et qui fait d’ailleurs autant de bruit qu’un seul homme) scande « ce n’est qu’un au revoir » pendant que Djalo fait son entrée après avoir parfait son fond de teint.

C’est déjà la 85ème minute. Olivier Blondel, qui n’a plus l’habitude de disputer des matchs entiers, pense que c’est la fin du temps additionnel. Sur le corner, le portier toulousain prend alors ses responsabilités et, comme en transe, il effraie les défenseurs lyonnais qui lui laissent tout le loisir de crucifier son homologue. Par solidarité pour celui-ci, il ne fêtera pas son but, si ce n’est d’une larme discrète.

Quelques minutes plus tard, l’arbitre siffle la fin du match, sous la pression de Moussa Sissoko, qui souhaite rattraper les émissaires ukrainiens qui viennent de quitter le stade. Score final : 2-2.


Casanova, furieux

Au micro de Canal+, Casanova estimera que le Téfécé n’est pas à sa place en tenant le leader en échec, et il rappellera la priorité du club : « le maintien sinon rien ».

Plus tard dans la soirée, Pierre Menès, en apprenant le score final, fera un AVC.
« C’est l’effet Nutella », commentera Didot, narquois. 

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